Créer des armoiries est une démarche riche de sens, mais souvent mal comprise. Sur internet, les propositions pullulent, et nombreux sont ceux qui, sous couvert d’« art », ne vous proposent en réalité qu’un dessin générique, vaguement adapté à votre nom.
⚠️ Attention : l’existence d’un blason portant votre nom — ou un nom proche, avec ou sans particule, ou simplement d’une orthographe voisine — ne vous autorise pas à l’adopter. Se l’approprier serait une faute sérieuse, un risque d’usurpation d’armoiries, susceptible d’être contesté par les ayants droit légitimes.
Il faut aussi rappeler qu’il n’existe plus, en France, d’enregistrement officiel des armoiries depuis le 10 janvier 1872. Ainsi, toute mention d’un « enregistrement à l’armorial » doit être considérée avec prudence : il s’agit toujours d’une initiative privée, et non d’un acte officiel, malgré ce que l’on me demande parfois.
Mon rôle, dans ce contexte, est de garantir une création authentique, fidèle à l’esprit héraldique. Ma démarche varie selon les situations, mais elle repose toujours sur des principes anciens, auxquels je suis profondément attaché :
– Si des armoiries existent dans votre lignée, je peux concevoir un blason les intégrant. Cette construction, qui fait écho aux alliances honorables de votre généalogie, rend hommage à celles et ceux dont vous êtes issu. Elle agrège plusieurs écus anciens, à l’image des branches qui composent notre ascendance.
– Si votre généalogie ne comporte aucun ancêtre armorié, je conçois pour vous un blason complet, fondé sur votre nom, selon les règles du langage héraldique. Ce sont ce que l’on appelle des « armes parlantes », évocatrices et singulières.
– Enfin, il m’est possible d’élaborer un blason qui traduise votre personnalité, vos aspirations, votre façon d’être au monde. Une sorte de portrait symbolique, mis en forme par les codes de l’héraldique.
Chaque projet se construit avec vous, au fil de nos échanges. Il faut prévoir une dizaine de mails, pour vous présenter les esquisses, vous en expliquer les choix, recueillir vos impressions. En moyenne, une dizaine d’études préalables est nécessaire. Ces armoiries sont les vôtres : elles doivent résonner en vous, vous représenter. Pour cela, votre retour est essentiel.
Ce travail de fond, long et minutieux, fait toute la différence entre une création pensée et un produit rapide. Ce que les galeries montrent, ce sont les images finales — mais elles ne révèlent ni les recherches, ni les heures d’étude, ni les hésitations, ni la relation tissée avec chaque commanditaire. Elles ne disent pas non plus s’il s’agit d’une œuvre originale, d’une reproduction fidèle ou d’une création partagée avec le client.
Certaines œuvres que je présente sont purement personnelles ; d’autres suivent à la lettre les demandes reçues.
Comme dans tout art, les héraldistes s’inscrivent dans une tradition. Chacun a un maître ou une figure d’inspiration : Otto Hupp, Anthony Wood, Hugo Ströhl… ou les grandes écoles française, allemande, belge, anglaise. Pour ma part, ce sont les gravures des XVIIe et XIXe siècles qui m’attirent : un style plus naturaliste, plus vivant, souvent éloigné du registre purement fantastique.
Cela dit, je reste un praticien formé aux écoles d’art, et je peux, bien entendu, adapter le style selon votre goût.
Enfin, n’oublions pas que si plusieurs artistes peuvent représenter un même blason, les variations de style n’ont pas d’incidence sur son identité, dès lors que la description héraldique est respectée. Le reste n’est qu’une affaire de main et de regard.
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